Le premier d’une longue série, je l’espère.
Pour cette occasion, je vais faire une petite introduction. J’ai toujours aimé écrire, à vrai dire, je le fais depuis que j’ai appris à le faire. C’est comme une sorte de thérapie, une façon de sortir tout ce qui est si difficile à dire. Et à l’heure où nous contrôlons tout ce que nous affichons de nos vies sur les réseaux sociaux, j’ai décidé de me confier ici en toute transparence. Non sans stress, je dois vous l’avouer mais je le fais pour moi. N’oubliez jamais, que toutes les personnes derrière leur écran, sont comme vous.
Certaines personnes m’ont dit de ne pas me perdre dans des choses qui ne touchaient pas 1M2D mais finalement, est-ce que je ne me suis pas perdu dans ce côté beaucoup trop professionnel ? Ce n’est pas moi ça.
Épisode 1
Mon combat contre la boulimie

Pour ce premier épisode, j’ai choisi de vous parler d’un sujet que je n’ai jamais abordé sur internet. J’ai décidé de vous parler des troubles du comportement alimentaire, un très grand chapitre de ma vie et une véritable épreuve.
Cela a commencé en 2017, pour de vrai. Je m’explique. Je l’avais en moi depuis bien plus longtemps mais tout s’est vraiment déclaré en 2017.
En septembre, j’ai perdu un homme dans ma vie amoureuse. J’avais 21 ans.
C’était un amour que je ne soupçonnais pas, je pensais ne pas en donner d’importance. J’avais envie de profiter de ma vie et je pensais que c’était sortir trois fois par semaine, boire de l’alcool à outrance, vivre la nuit, ne pas bosser à l’école et laisser mes études de côté, partir en vacances avec mes potes. Bref, « la grande vie », à ce que je croyais. Et puis un beau jour, vient cette perte.
La descente aux enfers a démarré. J’ai complètement perdu le contrôle de ma vie, adoptant des comportements d’autodestruction. Je continuais ces comportements en pire. Je repoussais toujours mes limites. Je consommais les sites de rencontre. Je me perdais et m’accrochais au premier homme qui me faisait rire parce que je voulais juste me persuader que cette perte, ne m’atteignait pas. J’étais rongée par les regrets.
En rentrant chez moi, j’avais ce manque profond, ce vide qui me rongeait mais que je n’identifiais pas alors je cherchais à combler ce mal-être et je mangeais. C’était mon lot de consolation, manger. Toujours plus. Pour repousser toujours plus, mes limites.
Parfois, l’orque je parle avec des personnes, on me demande souvent ce que je mangeais. Pendant longtemps, j’ai eu honte. Je n’avais pas envie d’en parler. Et puis aujourd’hui, je le dis. Je mangeais des horreurs, des aliments que je n’aimais même pas forcément ou qui ne me donnait pas envie. Il m’arrivait de manger 1 kilo de cordons bleus crus, des gâteaux, des tubes de sauce tomate ou de mayonnaise, des pots de yaourts, de la viande, des aliments crus, tout ce que j’avais sous la main. Tant que je me remplissais.
Les jours ont passé, les crises pouvaient me prendre en pleine journée d’école et ne me quittaient pas jusqu’à rentrer chez moi et assouvir ce besoin. J’ai eu de plus en plus, un sentiment de honte et de culpabilité. J’en suis venue à me faire vomir pour compenser avec les quantités de nourriture ingurgitées.
Les mois ont passé, les crises étaient de plus en plus nombreuses, je n’en pouvais plus. Alors un soir, j’ai appelé ma mère, en sanglot, pour appeler à l’aide.
J’ai dis une phrase à ma mère qui lui a fait beaucoup de mal et qu’elle n’oubliera jamais.
(Petite parenthèse pour les personnes atteintes de cancer et leurs proches, je m’excuse pour cette phrase évidemment.)
Ma mère m’a écouté et a contacté une clinique de Haute-Savoie, spécialisée dans les troubles du comportements alimentaires. Étant étudiante infirmière, je connaissais la réponse qu’elle allait avoir. J’ai vu plusieurs médecins qui m’ont diagnostiqué la boulimie.
Qu’est ce que c’est la boulimie ?
« La boulimie se caractérise par des crises au cours desquelles la personne absorbe de manière compulsive de grandes quantités de nourriture, dans un temps court, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Ces crises de boulimie sont associés à un sentiment de perte de contrôle et sont suivies de comportements compensatoires inappropriés tels que les vomissements provoqués (…). »
Qu’est ce que c’est la boulimie ?
« La boulimie se caractérise par des crises au cours desquelles la personne absorbe de manière compulsive de grandes quantités de nourriture, dans un temps court, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Ces crises de boulimie sont associés à un sentiment de perte de contrôle et sont suivies de comportements compensatoires inappropriés tels que les vomissements provoqués (…). »
Le traitement que l’on m’a proposé, était une hospitalisation pendant 3 mois, sous contrat. C’est une des pratiques en psychiatrie. Les patients établissent un contrat, cela pose un cadre.
Cette clinique était un lieu de stage pour les étudiants de mon école et je ne voulais pas me retrouver patiente avec mes collègues de promos, stagiaires. Et puis cela m’aurait contraint à redoubler une année d’école. C’était hors de question. Cette solution, c’était m’achever.
Ma mère a accepté que je suive une psychothérapie en ambulatoire. Elle était très présente dans ma vie, je rentrais beaucoup chez mes parents et passais très peu de temps seule. La psychothérapie a commencé, j’ai fais plusieurs séances mais je ne parlais pas. Je ne me livrais pas à cette psy, je ne sortais rien. Cette méthode ne me correspondait pas du tout.
Je me suis alors dirigée vers une hypnothérapeute / psychologue. Et cette personne a changé ma vie. Cette méthode a été radicale pour moi. Elle m’a donné les clefs et le chemin à prendre pour la guérison. J’ai fais des dizaines de séances mais dès la première, je commençais à avoir des résultats.
Aujourd’hui, je ne suis plus en phase active et depuis quelques années maintenant.
À mes yeux, ce sera toujours en moi, comme un diable sur mon épaule qui cherche la moindre de mes failles. Mais j’y arrive, c’est un travail au quotidien et j’ai appris à avoir reprendre le contrôle.


Mes petits conseils
- Vous faire suivre par un ou des professionnels (psychologues, hypnothérapeutes, médecines chinoises, etc.)
- Vous faire suivre par un professionnel de la nutrition. Il est très important de réapprendre à manger, à reconnaître la faim et ne pas avoir une alimentation qui vous amène à des frustrations.
- Prenez des collations.
- Si vous avez faim à 18h30 et que dans votre tête et dans vos habitudes, c’est trop tôt, ce n’est pas grave : mangez votre repas du soir. Cela évitera de grignoter ou d’attendre et de manger dans des quantités trop élevées.
- Écoutez-vous.
- Entourez-vous et parlez-en à des proches.
- Observez les moments où les crises interviennent.
- Occupez-vous, surtout dans les premiers temps et mettez-vous des objectifs réalisables petit à petit.
- Croyez en vous, vous êtes plus fort que cette maladie.
Mes petits conseils
- Vous faire suivre par un ou des professionnels (psychologues, hypnothérapeutes, médecines chinoises, etc.)
- Vous faire suivre par un professionnel de la nutrition. Il est très important de réapprendre à manger, à reconnaître la faim et ne pas avoir une alimentation qui vous amène à des frustrations.
- Prenez des collations.
- Si vous avez faim à 18h30 et que dans votre tête et dans vos habitudes, c’est trop tôt, ce n’est pas grave : mangez votre repas du soir. Cela évitera de grignoter ou d’attendre et de manger dans des quantités trop élevées.
- Écoutez-vous.
- Entourez-vous et parlez-en à des proches.
- Observez les moments où les crises interviennent.
- Occupez-vous, surtout dans les premiers temps et mettez-vous des objectifs réalisables petit à petit.
- Croyez en vous, vous êtes plus fort que cette maladie.

Un article à coeur ouvert
Les mots de la fin. Ce qui rend cette maladie très difficile à mes yeux (pas plus qu’une autre, je ne dis pas ça), c’est qu’elle ne se touche pas, elle n’est pas palpable, elle est dans la tête. C’était tellement dur pour mon papa par exemple, qui ne comprenait pas que d’un coup d’un seul, tout ne puisse pas se résoudre.
Une chose très dure également, c’est que le terme « boulimique » est utilisé dans le langage courant. Dès que l’on voit une personne manger un peu plus, certaines personnes diront qu’elle est boulimique. C’est difficile car c’est tellement plus que ça mais on ne peut pas en vouloir aux gens, évidemment.
Si vous vous reconnaissez dans mes écrits, faites vous aider. Ne restez pas seuls, parlez en à un proche, un médecin, un psychologue. Peu importe vers qui vous vous tournez, partagez-le. Le chemin est long, ce sera dur mais pas autant que ce que vous vivez actuellement. Croyez en vous.
Je ne m’étais jamais livré ni de cette façon ni au sujet de cette pathologie.
J’espère que cet article vous plaira et pourra en aider quelques uns. A très vites les dindes ♡